Pour être heureux dans l’instant, 2 nouvelles histoires initiatiques
Cet article fait suite au précédent où vous pouvez aller lire 2 autres petites histoires initiatiques pour être heureux dans l’instant.
Les petites histoires initiatiques s’adressent à votre cerveau créatif pour que vous puissiez être touché avant même d’avoir actionné votre « machine à penser ».
C’est ainsi que les enseignements font leur chemin en nous beaucoup plus que par des explications scientifiques. Par contre vous allez voir que la première histoire initiatique nécessite une petite explication.
Vous trouverez cet article dans sa version vidéo ci-dessous:
3°) Interrogez votre chemin spirituel pour être heureux dans l’instant
La leçon:
A l’époque où il cherchait l’illumination, Marpa, qui fut plus tard le maître du grand Milarepa, croisa un jour, sur un chemin, un vieil homme courbé sous un lourd fardeau. Il eut soudain l’intuition que ce vieillard possédait la clé de sa recherche spirituelle. Il le héla :
« Dis-moi, maître… Qu’est-ce que l’illumination ? »
L’homme s’arrêta et sans dire un mot déposa son sac à terre. Marpa, qui fixait avec intensité le vieil homme, hocha la tête :
« J’ai enfin compris ce qu’était l’illumination. Merci. Mais qu’y a-t-il ensuite ? »
Pour toute réponse le vieillard souleva son fardeau, le replaça sur son dos et reprit son chemin.
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Cette histoire initiatique est, pour moi, la plus belle explication de ce qu’est une mémoire. C’est aussi un résumé très succinct des différents courants bouddhistes tels qu’ils sont pratiqués.
Je vais vous les décrire pour que vous compreniez que les différentes voies bouddhistes sont en fait différents stades d’évolution par lesquels vous pouvez passer.
C’était aussi le message du bouddha du Vendredi et cela n’a rien à voir avec les photos arborées d’un jolie citation signée le Bouddha. Bouddha n’a pas vraiment écrit des citations…
A chaque jour son Bouddha
Pour en revenir au véritable message du Bouddha, Il faut faire un saut en Thaïlande et s’intéresser au bouddha du vendredi.
En fonction du jour de votre naissance, un bouddha vous est attribué. Celui du vendredi est un peu particulier. Il se tient debout, les mains croisés sur sa poitrine. Il s’interroge et il interroge son cœur.
Il fait suite au bouddha du jeudi qui symbolise l’illumination et l’Éveil complet du bouddha. (Je vous renvoie à un ancien article si vous voulez connaître le bouddha associé à votre jour de naissance.)
Une fois l’Éveil atteint, il reste à enseigner et à transmettre. C’est la même chose pour vous : lorsque vous maitrisez une discipline qui peut aider les humains à cheminer vers leur libération, vous cherchez un moyen de faire passer votre message.
Le bouddha avait mis tellement de temps pour comprendre le cœur de la libération ultime, en passant par la fuite de ses origines, la recherche de l’ascétisme, bref, tellement de temps pour intégrer les étapes de l’Éveil qu’il se demandait si ce dernier était « enseignable ».
Les différents courants bouddhistes (je ne parle pas des écoles bouddhistes que vous pouvez trouver dans cet autre article) sont peut- être une réponse aux hésitations du Bouddha.
Tout le monde n’arrive pas sur terre avec le même bagage. Certains découvrent dans cette vie la spiritualité, d’autres sont quasiment nés avec et avaient déjà, avant 12 ans, des certitudes sur la réincarnation, la conscience, le sens de la vie etc..
C’était mon cas mais c’est peut être aussi le vôtre. Avez-vous vraiment été un enfant ignorant ou aviez-vous déjà les prémisses de la conscience alors que personne ne vous l’avait inculquée ?
Regardez aussi vos enfants, ou vos petits enfants… voyez comment certains sont déjà branchés et connectés sur les plus hautes valeurs de l’être humain et leur véritable nature. Voyez aussi comment d’autres ne connaissent pas encore ce déclic.
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En quoi les doctrines bouddhistes peuvent vous aider?
Dans les lignes qui vont suivre, je ne vais pas vous faire un cours sur le bouddhisme, je vais juste vous montrer que les différents courants correspondent à des étapes d’évolution et que vous pouvez les utiliser pour comprendre où vous vous situez sur le chemin de votre propre réalisation.
Vous me connaissez, les explications stériles et intellectuelles ne m’intéressent pas s’il n’y a pas quelque chose de fondamental à en retirer pour votre propre évolution.
Mais revenons au bouddhisme, (car notre histoire est une petite histoire initiatique bouddhiste), avec Milarepa qui est un des grands maîtres vénérés alors qu’il avait commencé sa vie en meurtrier revanchard et les 4 courants principaux qui correspondent à des stades d’évolution de chacun.
Hinayana, 1ère doctrine pour être heureux dans l’instant
Hinayana c’est le petit véhicule : il prône la libération individuelle (Nirvana) plutôt que la libération universelle de tous les êtres. Il exige rigueur et discipline de la part de ses adeptes. Si je traduis dans notre monde d’aujourd’hui:
C’est la phase « jungle ». Le monde est difficile et pour survivre et gagner sa place au soleil (le Nirvana), il faut travailler dur. Le monde d’ici bas est à nettoyer pour pouvoir s’élever.
Vous suivez une voie, un plan pour vous échapper car le monde ne tourne pas rond. Seuls ceux qui sont disciplinés s’en sortiront.
Je reconnais bien cette phase, je la vivais quand j’avais 20 ans : un jour, je me suis réveillée et je me suis dit: il va falloir pratiquer, faire de la méditation pour s’extirper de ce « marécage».
Mahayana, 2 ème doctrine pour être heureux dans l’instant
Mahayana, c’est la doctrine altruiste, chacun s’engage sur la voie de l’Éveil pour œuvrer, après son illumination, à aider et sauver tous les êtres jusqu’au dernier.
Dans cette discipline, les laïcs peuvent aussi atteindre l’Éveil s’ils sont de bons pratiquants (ce qui inclut le yoga enseigné par des maîtres) et qu’ils développent foi, bienveillance et compassion.
Le nirvāṇa est alors considéré comme la fin de la croyance en un ego autonome et permanent.
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Si j’adapte cette notion à votre vie de tous les jours, c’est le moment où vous comprenez que le but ce n’est pas de réussir (quoi que ce soit et l’Éveil en particulier) mais d’aimer.
- vous
- les autres
- votre partie divine
L’ouverture du cœur devient votre objectif N°1 car vous comprenez que votre propre bonheur passera par votre capacité à aimer, même l’inacceptable.
Vous découvrez que vous avez un cœur en plusieurs dimensions qui peut aimer au-delà de la mort et des atrocités, ce qui n’est pas rien…
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Vajrayana, 3 ème doctrine pour être heureux dans l’instant
Le vajrayana est associé au bouddhisme tantrique et est en lien étroit avec le tantrisme shivaïte cachemirien dont je vous ai déjà parlé pour en avoir suivi les enseignements pendant de nombreuses années.
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Sur cette voie, il est absolument nécessaire de recevoir les instructions d’un Lama ou maître pour éviter les pièges du mental et de l’égo.
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Ceci est la particularité des bouddhistes et c’est aussi cela qui fait qu’ils sont populaires dans le monde occidental : le mental est surveillé comme le lait sur le feu !
Il est difficile (mais possible) d’être autodidacte en matière de spiritualité lorsqu’on ne fait pas l’expérience de suivre un maître sur lequel va se projeter toute notre histoire et nos attachements parentaux.
Comment démanteler les facettes de l’égo et ne pas tomber dans la projection positive lorsque le maître que l’on suit est mort depuis des siècles et ne peut pas nous renvoyer nos peurs du rejet de l’abandon, de l’humiliation etc… ?
Pensez à cela la prochaine fois que vous proclamerez « ni Dieu ni maître »…;-)
La particularité du Vajrayana c’est qu’au lieu de renoncer aux émotions perturbatrices, elles sont utilisées pour atteindre l’Éveil.
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Il est donc possible de purifier et transformer les « poisons » en remèdes puisque les émotions ne sont pas des erreurs mais des qualités de la Nature de Bouddha.
Il n’y a plus besoin de rejeter le Samsara (le monde d’ici bas et son ignorance), il est possible de transmuter les perceptions dites impures ou erronées en vision pure, le monde 3D n’étant que le fruit de notre ignorance et de nos conditionnements.
Les déités auxquelles fait références le bouddhisme « Vajrayana » ne sont pas des dieux extérieurs mais des archétypes de l’Éveil.
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Pour cette aventure, il est nécessaire d’accorder sa confiance à un maître de sagesse qui transmettra les pratiques pour transformer les émotions en sagesse et réaliser sa véritable nature.
Après avoir trouvé l’amour au Mahayana, il est vraiment question de trouver la sagesse . Dans la vie de tous les jours:
C’est le moment où on fait un travail sur soi approfondi, non pas dans les livres mais auprès de personnes qui incarnent ce qu’elles enseignent afin de décrotter en nous les attachements non visibles de l’égo et les identifications aux blessures.
On pourrait dire que le chemin est accompli….et pourtant si vous avez l’oreille musicale, vous avez encore entendu un fond de dualité entre le pur et l’impur.
Pour en revenir à notre petite histoire, il y a un sac lourd donc de la lourdeur (dont on veut se débarrasser) et de la légèreté, c’est le principe même de la dualité.
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Le Dzogchen pour être heureux dans l’instant
C’est pourquoi les bouddhistes ont une autre pratique qui s’appelle : le Dzogchen. Dans le Dzogchen , il est inutile de vouloir quitter le samsara et rechercher l’Éveil car cela procède encore d’une dualité entre l’éveillé et le non éveillé.
S’il y a 2 états, il y a un chemin à parcourir entre les 2 et donc l’unité n’est pas réalisée, il y a toujours un ailleurs meilleur et un ici à transmuter.
Le Dzogchen s’intéresse à l’instant présent où co-émerge le samsara et le nirvana, c’est à dire l’irruption de la mémoire, du passé ou de l’attachement en temps réel.
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C’est bien sur cette discipline qui me fascine le plus car votre « bazar » fait irruption à chaque instant dans votre cuisine, au travail, dans votre relation, dans votre éducation avec vos enfants etc…
Vous devez apprendre à développer votre vigilance à chaque instant et ne pas vous faire embarquer par votre propre histoire, vos nœuds émotionnels et vos croyances mentales…
C’est un boulot de tous les instants. C’est d’ailleurs le « travail » que je propose avec l’apprentissage des couleurs : comment repérer en temps réel une mémoire et ne pas lui obéir… Cela s’apprend.
Le Dzogchen n’est pas une philosophie qui s’apprend avec des techniques, c’est l’état de présence totale à chaque instant dans ce qui émerge…finie l’idée que l’Éveil est un état où on est enfin débarrassé de son sac de préoccupations…
Il est là mais on ne se bat plus avec lui et ce n’est plus lui qui dirige votre vie et qui…vous donne envie de râler ou de vous plaindre !
C’est aussi ce qui fait dire à Nagarjuna, un moine bouddhiste indien:
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Le nirvana est la cessation du devenir. » On ne peut pas y entrer, en sortir ou y rester
« le nirvana n’est rien d’autre que la réalité commune, vue sous un autre angle. «
C’est pourquoi le vieillard reprend son sac sur le dos.
Je ne suis pas en train de dire que la vie sera lourde jusqu’au bout…Cette image du vieillard avec son sac est juste une image pour décontenancer le mental et l’égo qui voient la réalisation comme le fait de poser son sac définitivement et d’en être débarrassé…
Si vous cherchez l’Éveil, alors regardez sous l’angle du bouddhisme où vous vous situez pour le moment et rassurez-vous il vous reste du chemin à parcourir comme ça vous n’allez pas vous ennuyer les prochaines années.
Pour finir, je vous propose une petite histoire délicieuse si vous avez parfois du fil à retordre avec la vie, les épreuves, les fardeaux et que vous avez envie de vous plaindre parce que « la vie est mal faite et si Dieu existait…il ne permettrait pas de telles horreurs … »
4°) Surveillez vos plaintes pour être heureux dans l’instant
Le coiffeur et Dieu
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Un homme entra chez un coiffeur pour faire couper ses cheveux et sa barbe.
L’homme et le coiffeur commencèrent à discuter sur divers sujets.Quand ils abordèrent le sujet de Dieu, le coiffeur dit:
– Je ne crois pas que Dieu existe.
– Pourquoi dites-vous ça ? demanda le client.
– Il suffit de sortir dans la rue pour se rendre compte que Dieu n’existe pas.
Si Dieu existait, y-aurait-il tant de personnes malades ? De mendiants ?
Y aurait-il des enfants abandonnés ?
Si Dieu existait, on ne souffrirait pas de douleur.
Je ne peux pas m’imaginer aimer un Dieu qui permettrait tout ça.
Le client réfléchit pendant un moment, mais ne répondit pas, parce qu’il n’avait pas d’argument.Le coiffeur termina son travail et le client sortit du magasin.
Juste après, il rencontra un homme dans la rue avec des cheveux très longs, et sales.
Le client revint dans la boutique et dit:
– Je viens de m’apercevoir d’une chose: les coiffeurs n’existent pas!
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– Comment pouvez-vous dire cela? Demanda le coiffeur étonné. Je suis là, je suis coiffeur et je viens de vous couper les cheveux.
-Non! hurla le client. Les coiffeurs n’existent pas, parce que s’ils existaient, il n’y aurait personne avec de longs cheveux sales comme cet homme que je viens de croiser.
– Ah mais les coiffeurs existent! Ce qui se produit, c’est que ces gens ne viennent pas à moi!.
– Exactement! affirma le client. C’est bien cela, Dieu aussi existe! Ce qui se produit, c’est que les gens ne vont pas chez lui et ne le recherchent pas. C’est pourquoi il y a tellement de douleur et de souffrance dans ce monde!
Je pense que je n’ai pas besoin de commenter cette histoire initiatique. Être heureux dans l’instant, c’est le travail de chacun s’il le désire. Encore faut-il en être conscient et ne pas se contenter d’une vie par défaut où le seul pouvoir qui reste est celui de se plaindre.
Et vous aimez-vous cheminer avec des petites histoires initiatiques ? Avez-vous appris quelque chose aujourd’hui ? Avez-vous une histoire à nous proposer ? Laissez un commentaire
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