Qu’est ce que la peur et l’angoisse ? Peut-on sortir de la peur?
La peur et l’angoisse, voilà un sujet qui n’a pas l’air très encourageant pour profiter des beaux jours de l’été. Pourtant, n’est-ce pas rassurant de savoir comment en sortir ?
La peur est une émotion au même titre que la tristesse ou la colère. Vous la ressentez en général en présence d’un danger réel et immédiat.
Vous pouvez aussi la ressentir par anticipation (ou évocation) alors que la situation angoissante n’est pas encore arrivée ou déjà révolue.
L’angoisse est un sentiment de mal-être ressenti dans le corps qui s’articule autour de peurs contre lesquelles vous vous sentez impuissant.
Parmi la palette d’émotions à votre disposition, la peur semblent prendre un ascendant sur votre corps et vos facultés d’analyse, paralysant ainsi votre réactivité (par l’anesthésie) ou vous précipitant dans la fuite incontrôlée (grâce à l’adrénaline).
Quelles sont les sensations physiques de la peur et l’angoisse ?
Avant de vous les décrire, je vous propose de les passer en revue avec Anne Roumanoff, histoire de remettre du sourire sur ce thème un peu grinçant.
Où en étions-nous ? Ah oui…
Palpitations, transpiration mains moites, nausées, étourdissement, perte de sensation de la réalité, dépersonnalisation, engourdissement, bouffées de chaleur, frissons, sensation d’étranglement, jambes en coton, vide dans la tête, étouffement, oppression etc..
J’en oublie peut-être?
Autrement dit, l’émotion de peur est un sentiment, un phénomène mental traduit par une expression somatique.
Jusqu’ici, les émotions étaient associées au domaine de la psychologie, du développement personnel et des maladies mentales.
Pour une meilleure compréhension, le rôle du cerveau dans les émotions a été ramené dernièrement au goût du jour par les neurosciences.
Faut-il vraiment sortir de la peur ? A t-elle une utilité?
Certaines peurs sont justifiées : elles vous mettent en alerte et vous obligent à être vigilants.
Si vous êtes engagé dans une via ferrata qui passe au-dessus du vide, la peur vous oblige à assurer vos pas et vérifier vos appuis.
Malgré l’aspect préventif de la peur, vous êtes tellement habitués à avoir peur que vous la prenez pour la normalité.
Prenons un exemple : vous vous apprêtez à traverser la rue avec votre enfant et il vous lâche la main au moment où une voiture passe.
La peur vous rappelle un instant que vous êtes à un endroit potentiellement dangereux où vous devez redoubler de présence.
Elle vous rappelle aussi que vous êtes responsable d’un enfant et qu’il va falloir tenir plus fermement sa main car il n’a pas encore la notion du danger.
La peur est censée s’arrêter là. Elle a fait son travail, elle vous a prévenu, vous n’avez plus qu’à adapter votre comportement.
Est-ce bien cela qui se passe ? Au lieu d’expliquer calmement à votre enfant ce qu’il faut faire, vous :
- continuez à avoir peur et vous manifestez des symptômes physiques (voir ci-dessus)
- cachez votre peur derrière de la colère et vous menacez votre enfant
- frappez votre enfant pour qu’il se souvienne du danger(cela arrive aux meilleurs)
- culpabilisez et vous repassez en boucle le film de ce qui aurait pu arriver
- prenez la décision de ne plus laisser de liberté à votre enfant à l’avenir
- en voulez à votre enfant de ne pas se souvenir que la route est dangereuse
Bref, vous vous racontez que vous avez peur pour votre enfant mais ce n’est pas exactement ce qui se passe.
En réalité, c’est vous qui avez peur et inutile de vous cacher derrière la fin de la phrase (qu’il arrive quelque chose à votre enfant).
Vous avez peur, point barre. C’était vrai pendant quelques secondes. La peur qui perdure est à vous et n’a rien à voir avec ce qui vient de se passer.
Connaissez-vous cette histoire zen à propos des émotions qui perdurent?
« Deux moines qui faisaient un pèlerinage parvinrent au gué d’une rivière. Ils virent là une jeune fille parée de ses plus beaux atours.
A l’évidence, elle était dans un grand embarras, car elle avait peur et ne voulait pas abîmer ses vêtements, la rivière étant en crue.
Sans autre préambule, un des moines la prit sur son dos, traversa la rivière et la déposa sur la terre ferme de l’autre côté.
Le moine continua tranquillement son chemin en direction du monastère sans plus y penser.
Seulement, l’autre moine au bout d’une heure se mit à maugréer :
-« Ce n’est pas bien de toucher une femme : les contacts étroits avec les femmes sont contraires aux commandements. Comment as-tu pu enfreindre la règle ?
Le moine qui avait transporté la jeune fille fit cette remarque à l’autre moine:
-« Je l’ai déposée au bord de la rivière il y a une heure, pourquoi la portes-tu encore? »
Toute émotion qui dure n’a rien à voir avec la situation. Et cela est valable pour la peur, toutes les peurs.
La peur et l’angoisse, y en a t-il une des deux qui vous parle ?
Les peurs ne sont pas toujours conscientes et pourtant elles régissent nombre de vos comportements relationnels.
Si vous pensez réellement que vous n’en avez aucune, lisez ce qui suit :
Peur de parler en public, peur de l’inconnu, de l’échec, du rejet, du succès, d’être vu, d’être abandonné, de souffrir, d’être maltraité, d’être oublié, de l’obscurité, de la foule, des grands espaces, des espaces confinés, de la maladie, de la solitude, de conduire, des hauteurs, des avions, des ascenseurs, de l’eau, des souris, des serpents, de la contamination, des examens, des personnes influentes, de danser, de crier, de s’engager, d’acheter un bien, d’être volé, de l’argent, de la guerre, de la famine, de faire des enfants, d’être en groupe, de rencontrer des personnes inconnues, de partir loin, d’être enfermé, d’être séquestré, d’être tué, violenté…
Y a t’il dans le cerveau un siège de la peur et l’angoisse?
Bien évidemment, au niveau de l’ amygdale cérébelleuse. Elle fait partie du système limbique et fonctionne comme un système d’alarme.
Elle est impliquée dans la reconnaissance des émotions.
L’amygdale reçoit des informations sensorielles (peur et colère) et stimule les régions du corps qui permettent d’agir immédiatement comme l’accélération du cœur et la production d’adrénaline.
Grâce à son action, il est donc possible de réagir de façon efficace à la présence d’une menace. Vous apercevez un danger, votre corps est prêt à fuir.
La nouveauté des neurosciences par rapport à la peur et l’angoisse.
C’est la nuit, vous pressez soudainement le pas, votre pouls s’accélère et seulement alors, vous vous apercevez que quelqu’un vous suit. Comment cela est-il possible ?
En théorie, une stimulation sensorielle fait d’abord escale dans le thalamus, puis l’information est transmise au cortex où elle est évaluée et acquiert une signification.
Si cette signification est menaçante, l’amygdale en est alors avisée et produit les réponses émotionnelles appropriées. (c’est ce que nous avons vu plus haut)
Or, ce qu’on a découvert beaucoup plus récemment, c’est qu’une partie du message reçu par le thalamus peut être transférée directement à l’amygdale, sans même passer par le cortex!
C’est cette seconde voie beaucoup plus efficace, qui explique la rapidité de votre système d’alarme naturel.
Qu’est ce que cela signifie vraiment au sujet de la peur et de l’angoisse?
Qu’en cas de danger mortel (selon le thalamus), on ne vous demande pas votre avis… (à votre cortex).
Le corps vous prépare à la fuite avant même que vous ayez vu venir le risque.
Prenons un autre exemple: vous avez beau vouloir parler en public (avec votre néo-cortex), si votre corps a déjà reçu l’information que vous courriez un danger mortel, vous ne serez pas capable physiquement d’articuler un son ni de rester debout pour votre conférence.
Comment fonctionne le cerveau limbique par rapport à la peur et l’angoisse ?
L’hippocampe qui fait aussi partie du système limbique est le siège du stockage des souvenirs et ceci tout au long de la vie.
L’amygdale reçoit aussi de nombreuses connexions de l’hippocampe. Dès lors, une émotion peut être déclenchée par un souvenir précis.
A cause donc de l’hippocampe et de ses liens étroits avec l’amygdale, tout le contexte associé à un événement traumatisant peut devenir une source d’anxiété.
Lors d’un traumatisme, les systèmes, de mémoire implicite de l’amygdale et contextuel de l’hippocampe, vont emmagasiner différents aspects de l’événement.
Plus tard, l’hippocampe vous permettra de vous souvenir très précisément de l’endroit où c’est arrivé, de la personne avec qui vous étiez, de la saison, etc.
Désormais, chaque fois que vous vous trouverez dans un contexte identique à celui du trauma, vos muscles se raidiront, votre tension augmentera, votre estomac se nouera, etc.
Peur et angoisse en début de vie
L’hippocampe n’est pas opérationnel les premières années de vie, c’est la raison pour laquelle nous ne nous souvenons pas des traumatismes qui se sont produits dans la vie intra-utérine ou la toute petite enfance.
Par contre, l’amygdale est déjà capable d’enregistrer des souvenirs inconscients.
Un traumatisme précoce pourra donc venir perturber les fonctions mentales et comportementales d’un adulte par des mécanismes totalement inaccessibles à la conscience.
Vous comprenez mieux l’histoire de la peur de cette mère qui traverse la route avec son enfant.
Si elle a vécu une expérience dans la peur quand elle avait l’âge de son enfant, elle croit aujourd’hui réagir à une situation actuelle alors que ses cellules se souviennent d’un traumatisme de son début de vie à elle.
Pour résumer à propos de la peur et l’angoisse
Si aucun trauma n’est impliqué dans la situation, vous pouvez, par votre cortex frontal exercer un contrôle sur l’amygdale qui est responsable de vos perturbations dues à la peur et l’anxiété.
Vous pouvez décider de ne plus avoir peur et de gérer l’angoisse une fois que la situation en question ne vous apparaît pas menaçante.
Ce contrôle conscient est cependant à double tranchant : vous pouvez créer vous-même de l’anxiété en imaginant l’échec d’un scénario donné ou même la présence de dangers inexistants.
Dans ce cas précis, la PNL, l’hypnose, la sophrologie et d’autres thérapies brèves fonctionnent. Puisque votre cortex est sollicité, vous pouvez :
- Reconnaître que vous avez peur
- Vous informer des dangers potentiels pour vous calmer et relativiser
- Modifier votre état émotionnel
- Agir malgré la peur, apprendre à vous engager
- Vous concentrer sur la réalité de l’instant présent où il n’y a pas de réel danger
- Trouver la source de votre peur pour résoudre le problème.
- Mesurer les dégâts si vous n’osez jamais vous lancer par peur.
Tout cela est possible si les mémoires en jeu ne sont pas des mémoires mortelles et si le mode « survie » du système limbique n’est pas activé.
Dans le cas contraire, que faire pour sortir de la peur et l’angoisse ?
C’est là qu’intervient la technique Tipi, « Technique d’Identification des Peurs Inconscientes ».
La technique Tipi considère que les peurs sont en fait à la base de la plupart des souffrances émotionnelles. Celles qui persistent sont inconscientes.
Selon Tipi, C’est toujours une confrontation directe avec sa propre mort qui est responsable de la souffrance.
Tant que vous n’avez pas libéré votre corps de cette mémoire, vous vivez la peur, la peur phobique, l’anxiété, la panique, la dépression,le stress, l’inhibition etc…
Une première expérience désagréable aux prémisses de la vie d’enfant n’est pas vécue dans la peur mais dans un stress et inclut souvent un danger mortel.
La répétition de cette expérience désagréable active les mécanismes de défense qui ne permettent plus de s’approcher de près ou de loin du trauma.
Par exemple, la peur de l’eau vous fera éviter toute situation qui vous replongerait dans une expérience que votre système limbique confond avec une expérience de vie intra-utérine où vos cellules ont failli mourir.
Vous pouvez avoir recours à la technique Tipi lorsque :
- L’amygdale est activée sans votre capacité à utiliser votre volonté
- La peur est ingérable
- Vous ne pouvez plus faire « comme si »
- Vous vous apercevez que vous préférez vous priver de l’expérience et vous limitez votre vie pour éviter la peur et l’angoisse.
- Vous êtes certain que vous allez mourir.
- Votre corps vit des manifestations physiques sur lesquelles vous n’avez aucun contrôle comme dans le cas du vertige
- Vous êtes dans un débordement émotionnel totalement démesuré par rapport à la situation
- Vous préférez vous mettre en danger (d’être rejeté) plutôt que d’affronter la situation comme c’est le cas pour la procrastination
Que s’est-il donc passé de si dangereux dans la vie d’un fœtus?
Vous pouvez, par exemple, avoir vécu une rupture d’alimentation du cordon dans votre vie intra-utérine et transposer cette peur mortelle sur les téléphériques ou les avions.
De façon analogique, vous êtes enfermé dans une cabine comme vous l’étiez dans le ventre de votre mère.
Il vous est impossible de remonter le temps jusqu’à cette expérience première puisque l’hippocampe ne l’a pas enregistré.
Avec la technique Tipi, il n’est pas question de repasser par le trauma (qui fait peur) ni de chercher à comprendre les raisons de votre angoisse avec votre mental.
Le découvreur de cette technique, Luc Nicon, s’est aperçu que la plupart des évènements traumatiques surviennent dans la vie intra-utérine, la naissance ou dans la toute petite enfance avant la parole.
Ces périodes sont donc décisives dans l’apparition des peurs et des souffrances émotionnelles.
C’est donc au stade de la survie la plus basique que s’articulent les peurs qui génèrent les souffrances les plus tenaces et peu de techniques remontent jusque là.
Concrètement, comment fonctionne cette technique Tipi?
Vous trouverez un descriptif sur ma page Tipi.
Il suffit de partir d’une situation paniquante comme la pire fois où vous avez pris l’avion, l’ascenseur ou le téléphérique.
En vous laissant guider, vous allez permettre à votre corps de retrouver une de ses fonctions naturelles qui est de se libérer définitivement en revivant sensoriellement la perturbation.
Le processus est simple et sans danger. La technique Tipi a construit un protocole très au point pour y arriver avec un pourcentage de réussite de plus de 80 % dès la première séance.
Il n’y a rien de magique, vous n’imaginez pas à quel point votre corps est volontaire pour se dégager de ces mémoires qui vous polluent.
La technique Tipi n’est pas une thérapie: si vous avez cohabité un certain temps avec un jumeau dans la vie intra-utérine, vous avez vécu la perte de l’autre comme un événement violent (mais non émotionnel) qui a pu mettre votre propre vie en danger.
Si on aborde le sujet du jumeau d’un point de vue psychologique, on va pouvoir décrypter les raisons pour lesquelles vous vivez régulièrement un manque affectif dans vos relations.
Cependant, pour qu’il y ait véritablement guérison, il faut traiter la souffrance physique du fœtus qui est activée dans la mémoire sensorielle. Le point de vue psychologique ne suffit plus, il faut aller au cœur de la mémoire cellulaire.
Si cette technique Tipi vous passionne autant que moi, je vous invite à lire mon premier article qui traite de ce sujet ainsi qu’une expérience de guérison vécue dans l’Himalaya grâce à elle.
Je vous expliquerai dans un prochain article, en quoi la peur est aussi un système de défense que vous utilisez à « l’insu de votre plein gré » !
La technique Tipi n’exclut pas que vous ayez un travail intérieur plus approfondi à faire.
Vous n’aurez cependant pas besoin de vous lancer dans une longue thérapie (si cela n’est pas votre désir) pour vous dégager de la peur et l’angoisse.
La technique Tipi peut rapidement soulager quelques uns de vos traumas qui se manifestent encore aujourd’hui sous forme de peurs, d’angoisses, d’inhibitions et de débordements émotionnels.
Si vous désirez d’autres méthodes pour vaincre la peur, rendez-vous sur mon nouvel article.
Et vous, avez-vous une peur persistante? Que faites-vous quand vous avez peur?
Faites un commentaire!
Autres articles sur TIPI:
Déprogrammer une phobie en une séance c’est possible avec la Méthode Tipi
Comment j’ai passé le col avec la technique Tipi
Venez découvrir la technique Tipi et bien d’autres méthodes au Booster-Gala
Juin 05
Comment vivre heureux en 3 leçons…
Développement personnel
by Hannah
S’il suffisait de trois leçons pour savoir comment vivre heureux !
En fait, ce sont trois voies différentes et je n’ai jamais précisé combien de temps il fallait pour intégrer les leçons !
Je propose cet article à la Croisée des blogs de développement personnel.org lancée par Matt de Acide ici.
Lorsque j’ai rencontré un maître tantrique européen, il m’a raconté sa première entrevue avec un grand maître bouddhiste à la porte de qui il avait frappé dans sa quête de l’illumination.
Le maître lui a demandé de se mettre en méditation devant un caillou et lui a demandé de le faire disparaître afin d’atteindre l’éveil.
Comme il ne semblait pas y arriver au bout de quelques jours, le maître lui a dit: «bon, eh bien, pour vous, ce sera la version longue!»
C’est un peu ma proposition aujourd’hui pour savoir comment vivre heureux. Personnellement, j’ai aussi dû opter pour la version longue, mais qui sait ce qui peut se passer pour vous?
1ère leçon: une histoire initiatique sur le thème de « comment vivre heureux »
J’ai emprunté cette histoire initiatique à Cédric Vimeux.
Ça, c’est la première leçon sur «comment vivre heureux». Si vous êtes comme l’idiot de cette histoire initiatique, vous n’avez pas besoin de faire vos preuves, d’être admiré ou aimé pour votre savoir faire.
Son bonheur est là où il est. Ce qu’il vit est ce qu’il cherche. Il vit sans intention. Il n’a plus besoin d’alimenter le désir d’atteindre un but.
Il n’y a plus de distance à parcourir entre ce qu’il est et ce qu’il veut devenir, entre ce qu’il a et ce qu’il veut atteindre. Il Est tout simplement. Cela pourrait s’appeler l’éveil.
Le bonheur est inclus et le mot «progrès» n’a aucun sens. Si vous en êtes là, chapeau! Vous n’avez pas besoin de lire la suite.
« Comment être heureux », ça s’apprend?
Croyez-vous sincèrement que c’est cela qu’on vous a appris à faire enfant, à dessiner des ronds autour des flèches? A vous contenter d’Être?
Quand vous étiez enfant, vous étiez pur amour, heureux, vivant et libre (bien que dépendant).
Vous êtes nés dans un monde qui tend à réprimer ces états et à vous prouver que ça ne peut pas durer.
Au lieu de vous retrouver dans un monde aimant et sur lequel vous pouvez vous appuyer, vous êtes tombés dans un monde dur, rempli de critiques et de jugements .
Vous avez expérimenté la non validation, l’inadéquation, le rejet et la douloureuse perte de l’amour.
Cette blessure a été entretenue par vos parents, vos amis, vos éducateurs et de tout le monde autour de vous. « Comment vivre heureux » n’était pas au programme!
En tant qu’enfant, la seule réponse que vous avez trouvée au pourquoi de cette perte d’amour a été de vous blâmer vous-mêmes pour l’avoir créé ou mérité.
Au fond de cette blessure inexplicable et insoutenable, vous avez décidé que vous étiez, sans intérêt, pas assez bon, pas digne d’être aimé, un échec, bref, pas comme il faut.
Il fallait bien un responsable et ça ne pouvait pas être les grands héros qu’étaient vos parents. On leur avait fait la même chose donc, inutile de les blâmer.
Ce n’était pas vrai bien sûr mais au travers de votre regard d’enfant, c’est devenu la vérité.
Vous en avez déduit qu’on ne pouvait pas vous aimer puisque vous n’étiez pas assez (ceci ou cela) et pas à la hauteur.
Votre inadéquation est devenue la cause de votre souffrance et la justification du manque d’amour que vous receviez.
Vous avez oublié en chemin que la cause de votre souffrance était le manque d’amour que vous viviez et que cette absurdité du monde n’avait rien à voir avec « en faire assez » ou pas ou bien être ou ne pas être adéquat.
A la seconde où vous avez cru que tout venait de vous, vous avez rayé le disque dur interne de votre belle machine.
A partir de ce jour, un seul but à votre existence a été fixé: éviter à tous prix de ressentir à nouveau cette rayure/blessure. « Comment vivre heureux » n’est devenu qu’une seconde priorité.
Comment vérifier si c’est vrai pour vous?
Vous arrive t-il de ressentir une des deux peurs les plus puissantes au monde: ne pas être à la hauteur et ne pas être aimé ?
Regardez de plus près ce qui arrive lorsque vous êtes submergés par une puissante émotion. Voilà, c’est très simple, c’est l’expression même de la blessure.
2ème leçon: Comment faire pour ne plus sentir la blessure?
Deux voies possibles :
1°) La version masculine : être au top, être adéquat, à la hauteur, intéressant, aimable, battant, bref être une réussite.
Vous trouverez toutes sortes d’astuces sur le web pour développer votre capacité de réussite et cela marche puisque tout le monde veut échapper à la blessure….
Ça marche un temps. Parce qu’au fond de mon subconscient je veux réussir pour pouvoir enfin être aimé et oublier le rejet que j’ai subi.
2°) La version féminine : trouver enfin l’âme sœur ou une relation acceptable pour ne pas être seule.
Faire en sorte de s’y accrocher, faire tous les compromis possibles pour que ça marche, aimer l’autre sans conditions…Ça marche puisque tout le monde veut éviter la solitude, la négligence et l’abandon..
Ça marche un temps . Parce qu’au fond de mon subconscient, je garde une condition à mon amour : l’autre doit me faire oublier ce que j’ai enduré comme manque d’amour et d’attention.
Vous l’avez compris, cette deuxième leçon , qu’elle soit masculine ou féminine, est un évitement. Le monde est rempli de recettes pour éviter de sentir: réussir et trouver l’âme sœur!
Ce n’est pas ainsi que vous trouverez la recette de comment vivre heureux, sinon, ça se saurait!
Je ne suis pas comme » l’idiot » de l’histoire initiatique, je ne cherche pas non plus à éviter la blessure, puis-je trouver « comment vivre heureux » ?
Avez-vous régulièrement l’impression de rater la cible ou de ne pas savoir tirer ?
Il nous reste alors à regarder de plus près ce que vous appelez votre cible du bonheur car c’est quand même ce que vous recherchez, non ? Vous allez comprendre comment vous vous prenez pour une cible!
3ème leçon: comment vivre heureux selon les toltèques.
Selon la culture Toltèque (Mexique), nous sommes domestiqués en tant qu’êtres humains.
On nous a appris à rêver : on a donné un nom à chaque chose au lieu de la vivre. On nous a aussi appris à juger selon un formatage de récompenses/ punitions.
Nous sommes ainsi dressés pour apprendre à capter l’attention des autres afin obtenir des récompenses. Cette cible remplace ou passe malheureusement avant celle de « comment vivre heureux »?
Notre vie se divise encore en deux grandes peurs: peur d’être punis (rejetés car pas à la hauteur) et peur de ne pas être récompensés (aimés). Tout le temps peur!
Raoul Ruiz, dans les 4 accords toltèques nous formule différemment cette troisième leçon : quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.
Que se passe t-il lorsque quelqu’un émet un jugement sur vous ou que la vie vous envoie une tuile?
Vous pouvez vous en défendre (non, ça ne me fait rien, je ne vais pas m’abaisser à riposter et ça sert à rien de se mettre dans tous ses états).
Vous pouvez acquiescer (c’est bien fait pour moi, j’avais qu’à…), ou vous mettre en colère (tu n’as pas le droit d’émettre des jugements gratuits sur moi, avec tous les efforts que j’ai faits ou bien la vie est vraiment injuste).
Peu importe votre réponse, la question est : continuez-vous à être parfaitement heureux malgré cela ou vous avez été touché ?
Si vous regardez honnêtement que vous avez été touchés, c’est votre monde d’enfant qui vient de faire irruption et votre blessure de l’époque qui réagit.
La menace de la solitude, de l’insécurité, de l’abandon ou du rejet vient d’être réactivée.
Vous êtes piégés. Vous venez de vous prendre pour une cible. La vie vient de vous créer un problème et vous cherchez à le régler.
L’autre vient de vous manquer de respect et vous cherchez à pacifier la relation ou à le rejeter.
Vous vous promenez avec la chemise ouverte jusqu’à ce que la flèche de la critique ou de la tuile vous attaque en plein cœur et là…vous dessinez une cible autour !
Si vous vous trouvez en présence de quelqu’un qui a besoin de se prendre pour cible, vous allez vous surprendre à le « secouer ». Il cherche une flèche chez vous pour se la planter dans le cœur et dessiner une cible autour pour vous en vouloir éternellement.
D’accord mais je fais quoi avec ça ? on n’avait pas dit « comment vivre heureux »?
Rien justement! Ce scénario est une pure fiction destinée à vous rappeler que votre histoire d’enfant est toujours là, un rien la ravive. Occupez-vous de votre blessure, faites-vous aider mais ne faites rien d’autre. Faites la paix avec le film.
Je vous propose une petite séquence vidéo zen avec Sensei Suzuki et l’art du tir à l’arc. Quelques minutes suffisent pour s’imprégner de sa présence.
Rien de tout ce qui vient de vous arriver n’est vrai. C’est de votre blessure et d’elle seulement dont il s’agit; elle était là bien avant le scénario d’aujourd’hui.
Ce que vous vivez ne dépend que de vous et de la résonance de votre blessure.
L’autre n’a pas le pouvoir de vous rendre heureux (ça vous le saviez un peu) mais il n’a pas le pouvoir de vous rendre malheureux…(aïe, je sens que ça ne va pas passer ça!)
Ce que les autres adultes vivent dépendent d’eux. Ils sont enfermés dans leur monde. Vous n’avez pas le pouvoir de les rendre malheureux. Ni heureux d’ailleurs. (Aïe, ça non plus, ça ne va pas passer!
C’est cela l’enfer, se prendre pour une cible chaque fois que quelque chose de désagréable se passe dans votre vie.
Adieu l’éveil et le bonheur convoité.
Être heureux ne peut venir ni de l’extérieur, ni des réussites ou des efforts fournis. C’est un état intérieur libre des conditionnements de l’enfance.
Quand vous êtes en colère, c’est dans votre corps, quand vous êtes heureux c’est dans votre corps.
On ne progresse pas pour être heureux. On se délivre de ses peurs.
Sur ce même thème, vous pouvez lire l’article de Jonathan du blog « Méditer pour être heureux« .
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