La procrastination, un fléau à bannir pour gagner du temps ?
Pour moi, la meilleure façon de gagner du temps, c’est de ne pas en perdre. Pas aussi simple à dire qu’à faire.
Je ne vais pas vous parler d’une astuce pour gagner du temps sur les petites courses contre la montre auxquelles vous jouez toute la journée, jongler avec les dossiers à rendre et vous battre avec les horaires.
Il existe de tas d’écrits sympathiques et efficaces pour cela. Tout ce que vous avez à faire, c’est « googler » le mot « procrastination »pour y avoir accès.
Je voudrais plutôt vous parler du temps qu’il vous manque, pour installer la vie de vos rêves, le métier qui vous révèle et l’emploi du temps idéal.
Vous allez voir que gagner du temps n’est peut-être pas le véritable souci.
Je ne sais pas si la semaine de 4 heures existe vraiment mais moi j’aime travailler longuement à ce que je sais faire.
Donner du temps à ce qui me nourrit, m’élève et me permet d’apporter ma griffe, ma contribution au monde des humains avec qui j’habite sur cette planète est ma vie rêvée.
Bon, là, je ne suis pas tout à fait honnête, j’oublie un détail…c’est aussi vivre une partie de l’année en Thaïlande, plutôt sur la plage d’ailleurs que dans la cage des tigres!
Peut-on chasser la procrastination d’un revers de manche ?
J’entends souvent cette phrase affirmative et un poil culpabilisante : il suffit de le vouloir. La procrastination ne devient plus qu’une mauvaise habitude à maîtriser.
C’est possible. Je rencontre en ce moment beaucoup de personnes à cette charnière de leur ancienne vie et qui n’arrivent pas à embrayer dans la nouvelle. Vouloir c’est OK, pouvoir, c’en est un autre.
Trouver et gagner du temps serait donc une question de stratégie et de libre arbitre : quand on veut on peut?
La question du libre arbitre et la procrastination
Je vais casser un peu votre vision idyllique de la volonté et vous parler du cerveau. Pour exécuter un mouvement volontaire, nous recevons des informations provenant de différentes parties de notre cerveau :
- des infos « GPS » pour savoir où nous sommes positionnés dans l’espace
- une énumération d’un choix de stratégies pour atteindre l’objectif en fonction de souvenirs antérieurs de réussite.
Ces informations retournent au cortex moteur en passant par le Thalamus afin de sélectionner les mouvements corporels dont nous avons besoin. Une partie du travail se fait sans notre accord.
Tout commence dans la région pré-frontale de notre cerveau. On sait, à l’observation, que toute action motrice volontaire est précédé d’un tracé sur l’électro-encéphalogramme.
On en a conclu tout naturellement que nous prenions la décision d’agir juste avant l’action.
En 1983, (assez récemment), Benjamin Libet fit alors une découverte stupéfiante en enregistrant sur un encéphalogramme les mouvements du cerveau avant une action.
Les résultats ont montré très clairement une activité cérébrale intervenant avant que le sujet ne se décide même à bouger.
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Qu’est ce que cela signifie concrètement ?
Que la conscience garde un rôle d’autorisation dans l’exécution d’un mouvement volontaire mais ne commande pas. Elle choisit de valider ou d’invalider les intentions d’actions qui surgissent dans le cerveau.
Si on résume cette expérience,
- la première impulsion dit : « fais cela », 350ms avant l’action.
- la deuxième (la conscience) dit « et si on faisait cela? », un comportement adapté est alors choisi, 250 millisecondes avant l’action.
- la troisième est l’action proprement dite.
Il semblerait que nous ne soyons pas tout à fait maîtres de décider quand agir…ce n’est pas bon ça pour venir à bout volontairement de la procrastination…
Même si certains sont tentés de discuter cette expérience à propos de mouvements physiques, on peut se demander si nous décidons aussi tous nos comportements psychiques.
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Maîtrise de soi, procrastination et système de défense
Cela vous est -il arrivé de vous mettre en rage, voire de frapper quelqu’un, avant même d’avoir décidé de le faire ?
Pensez-vous que cette réactivité soit le fruit de votre libre arbitre ? Ce n’est pas une action, c’est une ré-action.
Un point sensible a été touché dans votre subconscient et votre biologie agit avant de vous demander votre avis.
Si on compare avec l’exemple de tout à l’heure, le circuit n’est pas passé par le cortex pré-frontal, c’est votre cerveau reptilien qui a répondu à sa place.
A quoi reconnait-on qu’on est passé dans un cerveau plus archaïque ? Au peu de réponses possibles, soit :
- vous fuyez
- vous vous battez
- vous faites le mort.
Je vous ai déjà expliqué dans un article que la procrastination (quand elle est vraiment inhibitrice) est une stratégie du cerveau reptilien. Un stress enregistré comme dangereux a généré en vous une inhibition.
Quoique vous décidiez de faire, vous êtes comme la gazelle dans la gueule du lion et ce n’est pas votre cortex qui commande.
En général, vous ne le savez pas, vous préférez vous sentir coupable de ne pas avoir entamé votre tâche plutôt que de vous confronter à la réalité.
Si vous aviez tenté de vous y atteler, vous auriez pu vérifier que vous ne teniez pas plus de quelques minutes. Vous comprenez que la culpabilité vient au secours de votre impuissance!
L’inhibition à laquelle vous êtes soumis entraîne un état un peu dépressif ou anxieux qui se traduit par de la fatigue, de l’ennui ou la recherche de sécurité.
Vous voyez que la biologie a pris le dessus sur votre libre arbitre. Vous savez qu’à ce moment là, à moins de vous occuper de votre peur que cache l’ennui, vous n’allez pas pouvoir agir.
Sauf si…la peur du gendarme ne supplante la peur non consciente qui vous habite. Parfois, une personne peut aller jusqu’à mettre en danger son travail et sa capacité à subvenir à ses besoins.
Ce sont les cas extrêmes de procrastination. Si vous êtes dans un bureau et que vous êtes menacé de perdre votre travail, cette peur va vous faire agir.
Par contre, si vous êtes en train d’œuvrer pour votre nouvelle vie, sans date butoir ni danger imminent, vous allez procrastiner.
Vous allez vous plaindre que le temps passe trop vite, que vous n’avez pas le temps malgré toute votre bonne volonté et qu’il vous faut des stratégies pour gagner du temps!
Procrastination et projet de vie
Sachez reconnaître que vous êtes englué dans la procrastination lorsque vous remettez au lendemain un projet qui vous tient à cœur :
- de nouvelles études
- un nouveau métier en perspective
- l’écriture d’une œuvre personnelle
- l’élaboration d’un moyen créatif pour gagner votre vie
- votre mise en lumière
- la création de vos photos, cartes de visites, flyers pour votre publicité
- la parution d’une plaquette personnelle qui présente vos activités
Lorsque vous n’êtes pas dans le cerveau créatif (dans le cortex où cerveau droit et cerveau gauche s’équilibrent harmonieusement), vous devez vous poser la question de savoir depuis quand vous êtes freiné.
Remontez dans le temps jusqu’à une période plus fluide, plus expressive de vous-mêmes et demandez-vous ce qui s’est passé depuis.
- vous avez subi un trauma?
- vous avez vécu une sorte de drame affectif?
- une perte, une séparation?
- vos enfants sont partis de la maison?
- vous avez rencontré quelqu’un?
- vous avez déménagé?
- vous avez eu un accident?
- vous avez cessé une activité?
- vous avez subi une agression?
- votre situation financière s’est détériorée?
- vous avez eu peur pour quelqu’un?
Posez-vous la question afin de déterminer l’évènement qui vous a projeté dans la survie. (Parfois, il ne s’est rien passé…vous êtes bloqué depuis la nuit des temps).
Qu’est ce qui vous a profondément marqué ?
Toute votre attention est mobilisée à vous faire oublier ces évènements (qu’ils soient récents ou datant de votre enfance) et vous n’avez plus aucune latitude pour vous lancer dans de la nouveauté.
Angoisser pour votre avenir ne sert à rien puisqu’il s’agit de votre passé. Croyez-vous vraiment que vous pouvez avoir peur de quelque chose que vous ne connaissez pas?
La procrastination et la demande d’aide
La procrastination est souvent le résultat d’une incapacité à demander de l’aide. Vous auriez besoin de solliciter quelqu’un mais cela ne vous vient même pas à l’idée de demander.
Vous avez un projet en cours et vous savez qu’à un moment donné vous allez être coincé ou échouer car vous manquez d’information, de savoir-faire, de technicité, que sais-je?
Vous ne voulez pouvez pas penser aux solutions car penser signifierait être positionné dans le cortex cérébral et c’est le cerveau reptilien qui est aux commandes.
Tel un écolier qui bute sur son devoir, vous laissez le temps s’écouler en essayant de rêver à autre chose. Vous êtes à cet instant précis ré-identifié à l’enfant sans soutien que vous avez été.
Vous vous croyez adulte, vous vous racontez même qu’il suffit de vous y mettre pour briser la chaîne infernale qui vous relie à l’impuissance.
En fait, vous êtes en pleine régression, vous êtes petit et la tâche vous paraît aussi insurmontable que de savoir lacer vos souliers avant trois ans.
Vous devez identifier vos besoins pour avancer, cela vous aidera ultérieurement à trouver les moyens de trouver un soutien.
Contrairement à ce que vous croyez, vous n’êtes pas aux prises avec un manque de temps mais plutôt avec un obstacle intérieur.
Tant que vous êtes submergé de travail et de responsabilités, vous pouvez vous illusionner et vous dire, « quand j’aurai du temps » ou il faut gagner du temps.
Croyez-vous vraiment que les personnes qui ne travaillent pas et sont au chômage utilisent tout leur temps libre pour mettre en place leurs projets ?
Pas tous ! La plupart sont encore aux prises avec ce fameux obstacle intérieur.
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Procrastination et service aux autres
Vous manquez de temps parce que vous répondez aux besoins des autres et ne prenez pas assez de temps pour vous-même?
C’est le moment de vous apercevoir que le temps sur terre est limité. Le problème n’est pas ce temps qui vous manque pour vous mais les raisons qui vous poussent à vous occuper des autres au détriment de vous-même.
Observez les relations qui plombent votre énergie. Chaque fois que vous vous surprenez consciemment à ne pas être une priorité pour vous-même, posez-vous la question :
Étais-je une priorité pour mes parents lorsque j’étais enfant ? (Il n’est pas question de faire leur procès, chacun fait ce qu’il peut avec ses cartes de naissance)
Y a t-il eu autre chose dans la vie de mes parents qui passait avant moi ?
- Mon frère infernal, ma sœur adorable (ou l’inverse), un demi-frère, le chien ?
- Un drame? Un procès, un exil? Une guerre?
- Leur couple fusionnel?
- Des amants, des maîtresses?
- Leur clan familial et ses valeurs ?
- Une idée sur l’éducation? Une image à cultiver?
- Leur travail ? La politique?
- Un loisir?
- Leur insécurité financière ?
- Leur maladie, leur dépression ?
- Leurs bagarres incessantes ?
Si vous avez répondu Oui à une de ces interrogations, alors vous avez un problème de priorité qui vous a suivi jusqu’à aujourd’hui.
Au moment de vous lancer dans votre vie et de devenir une priorité pour vous-même, vous êtes rattrapé par une souffrance qui date de votre enfance. Inutile de chercher à gagner du temps, le problème n’est pas là!
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Projeter cette priorité sur quelqu’un d’autre, sur un travail ou une cause vous permet de l’éviter. Il est normal de faire passer ses enfants avant soi mais de là à ne plus avoir de vie propre ?
Voulez-vous leur transmettre la vision d’un âge adulte où vous n’avez plus une minute de repos, de plaisir et d’enthousiasme pour vos projets ?
La solution passe par l’identification de votre état intérieur. La procrastination est bien souvent une tentative d’éviter de sentir. Quant au manque de temps, il devient clair que ce n’est las le véritable problème!
Si vous n’observez aucun changement après avoir testé les astuces pour gagner du temps, c’est que le problème auquel vous faites face est plus profond, la cause plus antérieure.
Si vous connaissez des outils de libération émotionnelle ou cellulaire, utilisez-les pour vous dégager. Inutile de laisser le rêve à une vie meilleure s’installer, rien ne va bouger tout seul
Si vous ne connaissez pas d’outils de guérison, faites-vous aider. Ne vous laissez pas rattraper par la culpabilité, l’angoisse, la dévalorisation et le manque de foi.
Ce ne sont que des émotions. Les émotions, ça se travaille. je suis bien placée pour le savoir, c’est mon métier.
Ce serait dommage de passer à côté d’une vie qui vous attend car elle a tout son temps, mais vous, l’avez-vous ?
Cet article est écrit pour l’évènement interblogueurs d’Olivier Roland du blog « Des livres pour changer de vie » sur le thème de « votre meilleure astuce pour gagner du temps« . Votez ici si cet article vous a plu.
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Et, vous, avez-vous aussi un frein intérieur qui vous empêche encore de changer de vie? Procrastinez-vous? L’avez-vous surmonté? laissez un commentaire!
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