Fallait-il avoir peur de la critique au Booster-Gala ?
Vous avez suivi de près ou de loin mon aventure à Booster-Gala. Vous savez, cette émission où les blogueurs se retrouvent à Paris face au public (et à 6 experts), sans peur de la critique et sans reproche?
Si vous avez visionné les petits clips de Pascal, vous avez pu sentir la pression monter au fur et à mesure que se rapprochait l’évènement.
Moi je l’ai senti quand il a insinué que notre blog allait peut-être se voir démonter par des experts. Souvenez-vous « Seront-ils décortiqués, passés sur le grill, vont-il vivre le pire? ». Adeptes de la peur du jugement, s’abstenir…
C’était juste une ficelle efficace de pascal pour faire monter l’adrénaline mais, dans un petit coin de mon psychisme, j’ai entendu la ritournelle des Télétubbies chanter Eh-oh.
Cet article participe à l’évènement inter-blogueur organisé par Nicole Devosse en hommage à Pascal Colombani animateur, présentateur et organisateur du Booster-Gala.
En général, je suis bien équipée avec mes armes secrètes comme la méthode Tipi qui traite à peu près toutes les peurs mais une émission face à des experts, c’était la grande inconnue .
J’ai cependant cherché en moi ce qui pouvait être activé.
Peur de parler en public
Peur du regard des autres
Peur de rougir
C’est venu plus tard dans la nuit…la peur de la critique et la peur du jugement. Cela fait longtemps que je suis sur le dossier donc il a bien avancé mais honnêtement je ne savais pas ce que j’allais ressentir sur place.
Comment reconnaît-on qu’on a peur de la critique et du jugement?
La peur de la critique se manifeste, en général, par une réaction totalement disproportionnée face à une situation vécue comme menaçante. La peur, qui est alors un système d’alarme et de défense, s’active sans justification.
La biologie prend les commandes en produisant de l’adrénaline pour vous faire fuir ou des endorphines afin de vous neutraliser et vous faire oublier le stress.
Le court-circuit que cela provoque peut vous laisser hébété, dans un « blanc » où plus rien ne se passe et où vous ne comprenez plus rien à rien, comme si vous entendiez du mandarin.
Vous avez changé de cerveau, inutile de chercher un moyen de sauver la situation, vous n’êtes plus maître à bord.
Vous pouvez cliquer sur l’image pour voir la vidéo en question (4ème émission)
Concrètement, comment vous comportez-vous lorsque vous avez peur de la critique et du jugement?
Il existe de multiples façons de le manifester, je vous en livre quelques une dont les miennes bien entendu, enfin dans le passé.
- Vous restez silencieux dans les groupes même si vous avez quelque chose d’intéressant à dire.
- Lorsqu’il y a désaccord, vous cherchez à être gentil et arrangeant.
- Vous souriez lorsqu’on vous agresse verbalement, en fait, vous n’entendez pas l’agression.
- Vous avez peur de blesser quelqu’un en agissant ou en disant ce que vous pensez.
- Vous êtes terrorisé rien qu’à l’idée qu’on puisse parler de vous dans votre dos.
- Vous n’aimez pas qu’on vous observe en train d’agir, manger, bouger votre corps, téléphoner.
- Vous ne supportez pas votre image en vidéo.
- Vous craignez qu’on démasque vos défauts et faiblesses.
- Vous êtes mortifié à l’idée d’être pris en défaut.
- Vous hésitez à prendre le téléphone pour obtenir un renseignement.
- Vous n’aimez pas demander votre chemin et vous exposer à un inconnu.
- Vous redoutez d’avoir à faire une critique à quelqu’un, le rejeter, le renvoyer.
- La confrontation est quasi impossible.
- Vous ne pouvez pas dire non.
- Vous abhorrez le marchandage ou faire le marchand de tapis.
- Vous avez peur de sentir mauvais ou de transpirer.
- Vous n’êtes pas à l’aise face à une personne que vous savez plus qualifiée que vous.
- Vous êtes terrifié à l’idée de gérer un client mécontent.
- Vous avez peur que les autres s’ennuient en vous écoutant.
- Vous redoutez d’être questionné sur un sujet que vous connaissez mal .
- Vous ne faites pas la différence entre une opinion et un jugement.
- Vous ne savez pas ce qu’est une critique constructive, pour vous c’est une attaque personnelle déguisée.
- Les défis ne sont jamais des jeux mais des prises de risque.
- Vous vous sentez mal même si vous simulez un conflit dans un jeu de rôle.
- Vous êtes persuadé qu’on pense du mal de vous.
Je suis d’accord avec vous, la liste est longue et je pourrais continuer à l’allonger tellement je la connais. On ne se lance pas par hasard très jeune dans le développement personnel et le métier de psy!
Bon, il est possible que vous ne vous reconnaissiez pas du tout dans ces peurs mais sachez qu’une chose et son contraire peuvent co-exister..
Si, par exemple, vous vous connaissez dans le désir de la confrontation et le plaisir de la critique, vous pourriez être dans un faux self et malgré tout, avoir au fond de vous, la peur de la critique et du jugement.
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La peur de la critique au niveau du cerveau?
La réponse de votre corps vous est peut-être personnelle mais le circuit neurologique activé est universel. Lorsque votre biologie active la peur sans raison, c’est que votre cerveau a repéré un danger connu.
L’amygdale cérébelleuse évalue l’importance émotionnelle de la situation en question afin de déterminer par quel circuit va passer la réponse.
Elle fait des associations avec des situations passées connues et si elle perçoit un danger, elle court-circuite le cortex qui raisonne.
Vous l’aurez deviné si vous lisez mon blog depuis quelques articles, ce passé dont je parle est le passé de votre enfance.
C’est toujours très bluffant de se croire adulte et d’avoir temporairement une conscience d’enfant qui émerge dans ce genre de situations.
Vous êtes censé être tous passés par l’adolescence où vous avez du affirmer votre identité, vos goûts personnels et votre autonomie affective (même relative).
Bercés par l’amour inconditionnel et la bienveillance de l’éducation, vous auriez du pouvoir dissocier qui vous étiez (des êtres dignes d’amour) de ce que vous faisiez (des actions maladroites d’enfant en devenir).
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Conscience d’enfant ,peur de la critique et du jugement
Si ça n’a pas été le cas, vous continuez à faire la confusion entre votre «faire» (vos actions) et votre « être »(qui vous êtes), c’est la toute la base de la peur du jugement.
C’est pourquoi, si quelqu’un vous dit que ce que vous faites n’est pas correct, vous vous sentez jugés comme si votre existence même était remise en question.
Trop d’attentes de la part d’éducateurs et parents sans compensation affective ni amour gratuit obligent un enfant à croire qu’il ne peut être aimé que pour ses performances. Paraître et réussir remplacent l’amour.
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Un compliment a été une denrée trop rare distribuée à dose homéopathique pour que vous ne vous reposiez pas sur vos acquis.(dans les bonnes intentions des parents, vous savez celles qui pavent l’enfer!)
Cela ne signifie pas que vous ayez été élevé de cette façon, c’est comment vous avez interprété votre éducation. Votre peur vous révèle comment vous l’avez vécue.
Certains parents sur-protecteurs au contraire apprennent à leurs enfants à se méfier des autres, assimilés comme dangereux.
Il est normal qu’un enfant cherche l’approbation, il n’a pas de jugement personnel, il utilise les normes familiales pour se construire.
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Si, par contre, en tant qu’adulte, vous vous surprenez à rechercher l’approbation, alors vous êtes encore dans votre conscience d’enfant.
Un enfant répond à un désir de cohérence, il ne peut pas toujours se permettre, lorsqu’il est dépendant des adultes, de vouloir être lui-même au mépris de l’opinion parentale. C’est toute l’affection dont il a besoin qui est en jeu.
Dévalo, mauvaise image et peur de la critique
Il est un âge où un enfant ne peut pas concevoir de ne pas être aimé de ses parents.
Il n’est d’ailleurs pas dit que les parents n’aiment pas leur enfant mais parents et enfants n’ont pas les mêmes critères pour jauger l’amour.
Un parent qui travaille beaucoup pour offrir à son enfant ce que celui-ci désire pense qu’il est aimant. Un parent qui met la barre haut pour que son enfant ait un bon métier pense aussi qu’aimer c’est s’intéresser à son avenir.
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Un enfant se sent aimé si :
- on le touche
- on l’embrasse
- on le caresse
- on joue avec lui
- on est présent à lui
- on respecte ses besoins au moment où lui en a besoin
- on lui apprend avec bienveillance et patience
- on entend ses souffrances
- on le regarde
- on respecte son besoin d’intégration et d’intimité
- on se souvient qu’il n’a pas la mémoire construite et qu’il faut répéter les consignes sans hurler
- on utilise la douceur plutôt que la brutalité
Bref, un enfant (en bas âge) se fout de son avenir et du prix de ses jouets, il veut un lien privilégié où il se sent exister. Il cherche de la présence qui nourrit et réconforte.
Deux visions difficilement conciliables ! Lorsqu’il ne se sent pas aimé, ne pouvant concevoir que le problème vient de ses parents, il cherche un coupable.
Il en a un tout trouvé c’est lui : il n’est pas aimé parce qu’il ne fait pas ce qu’il faut, il n’est pas adéquat, pas assez ci et trop ça.
Malheureusement pour lui, cette prise de conscience est un véritable soulagement : enfin il sait quoi faire pour se faire aimer, c’est à dire, répondre au besoin de ses parents.
Puisque exister ne suffit pas pour se faire aimer alors il faut changer, s’améliorer, produire, gagner et faire ce qu’il faut.
D’être, il est passé à faire. les bonnes notes vont remplacer l’affection. C’est fini pour lui jusqu’à la rencontre avec son premier thérapeute ! Bon, j’aime bien exagérer. Il a mis un pied dans l’engrenage de la belle image.
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La critique en question, cliquez sur l’image pour voir la vidéo (émission 4)
Restait-il de la peur de la critique pour moi à Paris?
Pour en revenir à ce samedi du Booster-Gala. Il m’a été dit pas mal de choses.
Des critiques constructives sur la technique visuelle du blog à améliorer. Maintenant que je sais demander de l’aide, je n’ai pas eu besoin d’avoir peur de ne pas savoir m’y prendre.
Je sentais beaucoup de professionnalisme et de bienveillance en général de la part des experts.
Je les ai vu se mêler joyeusement à la foule des blogueurs pour dispenser avec beaucoup de générosité des conseils inestimables.
Je pense avoir su même dissocier les indications pour rendre mon blog plus «pro» de la polémique sur le choix des couleurs ou la légitimité des thérapeutes.
En d’autres termes, j’ai pu assister en tant qu’adulte à l’épluchage de mon blog sans avoir été envahie par ma conscience d’enfant qui parfois rode.
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Loi d’attraction et peur de la critique
Il y a deux axes dans la peur de la critique :
- Le fait d’attirer à soi des gens qui nous jugent vraiment comme lorsque nous étions enfant.
- Le fait d’entendre de façon très subjective des jugements et des critiques alors qu’ il n’y a que des opinions personnelles avancées.
J’ai parlé de la loi d’attraction pendant la présentation de mon blog, en termes de vibration.
Vous attirez à vous des gens de même nature vibratoire. Si vous vibrez encore de votre conscience d’enfant qui a subi des reproches, vous allez continuer à attirer des personnes qui vous en font aussi.
Ceci, tant et aussi longtemps que votre mémoire cellulaire sera active et votre blessure non consciente, béante.
Loi d’attraction et auto-jugement
Peut-être tenez-vous souvent à votre égard un discours très critique. C’est une défense bien entendu qui révèle que vous ne vous sentez pas adéquats.
Vous l’avez vu plus haut, tant que vous n’êtes pas parfait, c’est vous le problème et le responsable du non-amour dans votre vie, c’est du moins ce que votre conscience d’enfant vous souffle.
Au niveau de la qualité vibratoire que vous entretenez avec vous-même, c’est encore beaucoup de jugement. Pas étonnant que vous attiriez à vous des individus qui vous jugent.
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Pour vaincre la peur de la critique, transformez-vous en observateur.
Quand j’étais jeune…j’avais peur de danser. Être vue en mouvement générait un malaise sans nom que je prenais pour la peur du ridicule.
En fait, j’avais peur de la critique et une peur mortelle de la moquerie. Je n’osais pas danser mais je me jugeais sans douceur sur le fait que je ne savais pas jouer à deux en dansant.
Je croyais que c’était là la clé de la séduction et j’étais paralysée puisque je ne pouvais pas. J’étais déjà engagée dans un travail intérieur, ce qui m’a permis d’aller chercher en moi l‘observateur, un basique en sophrologie.
Un discours entre ma Conscience d’Enfant et mon Observateur s’est alors engagé :
CE : j’en ai marre d’être nulle et de ne pas savoir danser à 2
O: Oui mais tu sais danser seule
CE : je n’arrive pas à m’amuser à 2, c’est plus important de savoir danser à 2
O: observe ceux qui dansent à 2
CE : ils ne dansent jamais seuls.
O: t’es t-il venu à l’idée qu’ils étaient coincés comme toi à l’idée de danser seuls ? Il leur faut toujours une bouée humaine sur laquelle s’accrocher.
Vous avez la même blessure mais elle se manifeste de façon opposée.
A ton avis, pourquoi ne peux-tu pas danser à 2 ?
CE : Parce qu’on ne m’a pas appris. Parce que j’étais terriblement seule.
O: c’est l’émotion de ta solitude d’enfant qui te submerge au moment de danser à 2 !
Ceux que tu vois s’accrocher aux autres pour danser, cherchent ainsi à nier la solitude qui les habite. S’ils dansaient seuls, ils la sentiraient.
Depuis ce jour, inutile de vous dire que l’observateur et la technique Tipi ont eu raison de pas mal de mes peurs de la critique et du jugement.
Et vous, connaissez-vous cette peur de la critique? En êtes-vous sorti? Avez-vous d’autres peurs récalcitrantes? Laissez un commentaire!
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